Dossier dopage

L'indiff�rence du public


30/03/2004 - Lib�ration - Blandine Hennion

Le groupe d'assurances AG2R Pr�voyance est sponsor dans la voile depuis 1992 avec la transat qui porte son nom, entre Lorient et Saint-Barth�lemy, aux Antilles, et qui s'�lancera le 17 avril. Dans le v�lo, son �quipe AG2R � dont le leader est Laurent Brochard et le directeur sportif Vincent Lavenu � est pr�sente dans le peloton depuis 1997. Entretien avec Yvon Breton, secr�taire g�n�ral et directeur de la communication du groupe.

Pourquoi vous �tes-vous tourn� vers le sponsoring sportif ?

A la suite d'une enqu�te, en 1991, cela nous a paru �tre la bonne r�ponse pour nous faire conna�tre du grand public, compatible avec nos moyens et en r�sonance avec nos valeurs. AG2R Pr�voyance, qui g�re les retraites compl�mentaires, voulait alors se tourner aussi vers les besoins des particuliers. On recherchait un spectacle gratuit et un sport o� la marque avait le plus de chances d'�tre cit�e. La voile s'est impos�e avec la proposition d'un organisateur. AG2R finance les deux tiers du million d'euros n�cessaire � la logistique de la transat, soit 650 000 euros tous les deux ans. Dans cette course, tous les bateaux sont � armes �gales, les embarcations sont petites, de taille Figaro, de sorte qu'un concurrent peut s'aligner avec un budget de 50 000 euros. Cela a rajeuni notre image poussi�reuse en l'associant � des valeurs de dynamisme, d'audace, de solidarit�.

Quelles sont les retomb�es de notori�t� ?

Il faut reconna�tre que l'essentiel de l'am�lioration de notre notori�t� ne vient pas de la voile mais du v�lo. 3 % des personnes interrog�es connaissaient la marque en 1992 ; 60 % aujourd'hui. La voile nous a apport� la notori�t� aupr�s des entreprises et la transat est un support de relations publiques. La voile draine un public plus moderne et plus jeune que le cyclisme, des gens CSP +, des leaders d'opinion. Le cyclisme, c'est une vraie compl�mentarit� de cibles. La voile int�resse surtout la population c�ti�re. Le cyclisme est plus populaire et plus rural. Une saison permet dix mois d'exposition m�diatique et ce, dans toutes les r�gions de France. Le v�lo touche en outre un public tr�s familial, plus f�minin que la voile. Il nous apporte des valeurs de courage et d'esprit d'�quipe.

(...)

Le v�lo, c'est aussi le dopage. AG2R a �t� impliqu� en 2002 avec la mise en examen de l'un de vos m�caniciens dans un trafic de pots belges. Quelle a �t� l'atteinte � votre image ?

C'est horrible, mais nous n'avons eu aucun retour n�gatif en terme d'image. Nous le mesurons pr�cis�ment chaque ann�e. Un an apr�s le scandale Festina, comme notre contrat court sur deux ans, j'ai fait deux �tapes sur le Tour 99 en m'arr�tant une trentaine de fois discuter avec les gens, pas du tout perturb�s. J'�tais sur le cul. Les gens ne veulent pas voir. On a renouvel� notre contrat pour ne pas abandonner une �quipe de 40 personnes. Mais il est vrai que le dopage n'est jamais revenu dans nos mesures d'image.

(...)

Les affaires Cofidis ou Marco Pantani vous ont-elles fait du tort ?

Les mesures ne seront disponibles qu'� l'automne. Mais je suis confiant. L'UCI veut mettre en place un nouveau circuit professionnel en 2005, l'UCI Pro Tour. Cela permettra de faire respecter dans tous les pays les r�gles tr�s strictes d�j� appliqu�es en France. Nous exigeons un renforcement des contr�les. Les mesures prises par l'organisateur ASO vont dans le bon sens.

La r�forme de l'UCI ne risque-t-elle pas au contraire de pousser au dopage pour am�liorer les performances ? Le palier sera tellement grand entre l'�lite et la seconde division...

L'argument se tient. Je me trompe peut-�tre...


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